Pour des régions écologiques

Publié le par Hervé Bramy

 

Une certitude est au cœur du rassemblement des forces et personnalités qui composent les listes « Pour des régions à gauche, solidaires, écologiques, citoyennes. » : la crise est loin d'être terminée et celle-ci appelle des choix de société nouveaux, des choix alternatifs à ceux du capitalisme.
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Télécharger la lettre  de la Commission écologie du PCF 
Si les collectivités territoriales en général, et les régions en particulier, ne peuvent pas à elles seules résoudre l'ensemble des problèmes pour autant leurs décisions compte tenu de leur poids politique sont de nature à en accroître les effets dans un sens ou dans un autre.
Cette crise financière, économique, sociale est également écologique. Dans la hiérarchie des inquiétudes et des aspirations de nos concitoyens les enjeux environnementaux tiennent bonne place. Ils aspirent tout autant à la qualité de leur cadre de vie que de contribuer utilement à la préservation de la planète.
Or les tenants du capitalisme, la droite et le MEDEF, s'avèrent incapables de relever les défis du changement climatique. Ils refusent de prendre à bras le corps les défis de l’après-pétrole. Le sommet de Copenhague a été de ce point de vue une malheureuse et décevante illustration. La course au profit constitue un obstacle majeur à la survie des écosystèmes, à l’amélioration des conditions de vie et de travail, à la disparition des maladies professionnelles. Relever les défis écologiques suppose une utilisation nouvelle de l’argent, une refonte globale de la fiscalité en France et donc de poursuivre le combat contre l’injuste et inefficace taxe carbone.

 

Le capitalisme n’est pas écolo-compatible

Cette donnée est essentielle et elle constitue une ligne de démarcation entre les projets des différentes listes qui se présentent au suffrage des électrices et des électeurs. La droite fait de la croissance verte capitaliste son cheval de bataille sans s'attaquer aux inégalités sociales. Le PS ménage les marchés financiers, reste dans  l'incertitude sur le contenu et le niveau des réformes à engager le conduisant plus à aménager le système capitalisme qu'à le dépasser. Quant aux listes d'Europe-Ecologie si l'environnement est leur ligne d'horizon leurs contradictions restent prégnantes comme l'a montré leur ralliement à l’Europe de Lisbonne soumise aux marchés financiers. Le vote de leurs députés au Parlement européen, relatif à la résolution pour Copenhague, où ils ont voté pratiquement comme un seul homme pour le principe des droits à polluer et pour le développement de la politique des marchés carbone est éclairant de ce point de vue. Ils prétendent vouloir résoudre les problèmes écologiques sans remettre en cause le système capitaliste et découplent enjeux écologiques et enjeux sociaux.

De ce fait, les listes Ensemble à gauche se distinguent

 En effet, un des fils rouges des communistes et de leurs partenaires à l'occasion des élections régionales est de lier fondamentalement les urgences environnementales à la justice sociale. Dans les régions, on note des inégalités d'autant plus fortes dans ces deux domaines qu'ils ne sont justement pas liés dans la conception des gestions. C'est ce que traduisent les propositions de nos listes en matière de transport. Elles portent la nécessité de faciliter la mobilité de nos concitoyens en privilégiant l’utilisation des transports en commun de services publics, moins producteurs de gaz à effets de serre[GES], avec de meilleures conditions de sécurité et de qualité de services -notamment sur la régularité des horaires- et ce, au meilleur prix. Nous proposons donc, dans un même mouvement, d’accroître les investissements de matériels roulants et une offre de tarification attractive. En PACA la question est posée de la gratuité tandis qu’en Île de France Pierre Laurent propose une carte orange à tarification unique sur la base du prix des zones 1-2 pour tous les franciliens. De même, il est proposé d’agir contre la logique du « tout camion » particulièrement polluant en élaborant, en lien avec les luttes des cheminots pour le développement de l’opérateur public qu’est la SNCF, des plans de soutien au fret ferré et fluvial, ainsi que par la création d’autorités régionales pour le transport des marchandises. Nous voulons également favoriser le développement des circulations douces comme alternative à la voiture comme la mise en vie de plan vélo entre autre.

Une autre conception du développement

Un second aspect caractérise nos orientations régionales. Celle d’une autre conception du développement qui intègre un nouveau mode de production et de consommation. Dépasser le système productiviste actuel au cœur de la mondialisation financière demande dès maintenant de se mobiliser du global au local. Le local ne pourra pas tout régler ; toutefois avec la participation des acteurs, des syndicalistes, associatifs, des habitants et des élus il est possible de changer la donne et de contribuer ainsi à l’émergence de politiques publiques qui insufflent un vent nouveau dans ce domaine pour tendre à un véritable développement social humain. Cela suppose de nouveaux droits pour les salariés, les citoyens et les élus locaux pour qu’ils puissent participer aux choix stratégiques des entreprises et peser sur de nouveaux critères de gestion.
A l’échelle régionale, on peut agir pour la relocalisation de productions pour favoriser les circuits courts dans la réponse aux besoins des populations. On peut mettre en place des plans de développement de l’emploi industriel dans des secteurs d’avenir notamment dans la réduction de la consommation carbone (nouvelles technologies de l’énergie, motorisation propre dans l’automobile, système de construction et d’isolation thermique dans le BTP…) et des formations qui leur sont associées.

En développant une politique foncière conséquente, les Régions peuvent aider à lutter contre la spéculation et aider les sociétés HLM à sortir des programmes de logements sociaux à meilleur coût. Aider le parc social à réaliser les travaux d’isolation pour mettre fin au gâchis thermique.
Des fonds régionaux seront constitués afin de favoriser l’accès à un crédit d’autant plus abordable pour les PME qui embauchent, forment, investissent et intègrent des critères écologiques dans leur gestion et production améliorant ainsi l’environnement. Par ailleurs la construction d’éco-lycées doit devenir la norme visant un niveau de « Zéro énergies fossiles », les réhabilitations et rénovations d’équipements s’inscrivant également dans ce sens.

Nous ne lâchons pas le climat

Avant, pendant et après Copenhague le Front de gauche s’est exprimé. Nous nous sommes particulièrement prononcés afin de placer les politiques régionales sous contrôle citoyen pour que chaque région à l’échelle de son territoire s’engage, sans attendre, à la réalisation d’un bilan carbone et d’un plan climat qui contribue à la réduction, pour 2020, de 30 à 40% des GES par rapport à 1990. Ce dispositif pourrait être accompagné de la construction de « Maison Régionale du Développement Social Humain », véritables maisons de la citoyenneté écologique regroupant les différentes associations intervenant dans l’environnement ; notamment en Île de France l’ARENE, AEV, ORDIF, NatureParif, BruitParif…).

Sortir les biens de l’humanité du marché

Les luttes pour sortir du marché les biens communs de l’humanité (l’eau, l’air, la terre, la biodiversité, le crédit…) doivent prendre une nouvelle vigueur. Tout cela appelle le développement de services publics, l’élargissement de leur champ, la réalisation de coopérations au niveau européen et mondial. A l’inverse de leur privatisation et de leur casse imposées par l’Union Européenne et mis en œuvre par la droite en France.
Les régions peuvent élaborer des plans de soutien financier et technique aux collectivités locales souhaitant – dans la perspective de la création d’un service public national de l’eau - revenir à la gestion directe de leurs services publics d’environnement : eau potable, assainissement ainsi que pour la collecte des déchets. Afin d’affirmer le droit à l’eau pour les démunis les régions pourraient contribuer financièrement à la création d’une allocation versée par la CAF au travers de la constitution de fonds régionaux EAU avec péréquation redistributive. Ces fonds mettraient à contribution les entreprises de l’eau, l’Etat via les agences de l’eau, les collectivités territoriales, les syndicats et services publics de l’eau et de l’assainissement. Le soutien à l’agriculture biologique et paysanne doit s’affirmer tandis que l’on doit atteindre dans les plus brefs délais l’objectif « Zéro pesticide » dans l’entretien des espaces verts publics.

Ouvrir l’espoir dès les régionales

Voici quelques grandes lignes de ce qui fondent l’engagement écologique des communistes dans toutes les régions et tout particulièrement au sein des listes «Pour des régions à gauche, solidaires, écologiques, citoyennes ». Nous sommes loin d’un catalogue exhaustif de bonnes mesures pour satisfaire à l’ère du temps. Non il s’agit de choix de rupture, de choix de société, de l’émergence d’une alternative politique au libéralisme au moment où les régions prennent une place affirmée dans le paysage institutionnel français. Dans les quelques jours qui nous séparent du 14 mars nous pouvons créer la surprise en favorisant le rassemblement de citoyens et d’acteurs, en lien avec les luttes, qui veulent agir utilement à la réduction des inégalités sociales et environnementales.

 

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